Décroissance urbaine et initiatives citoyennes en rez-de-chaussée

A Saint-Etienne, en analysant un projet de redynamisation de rez-de-chaussée vacants par l’association locale Rues du Développement Durable, les chercheuses Christelle Morel Journel et Valérie Sala Pala questionnent le concept de « droit à la ville » dans un contexte de décroissance urbaine. A lire, ici.

«Les acteurs impliqués dans les expérimentations en cours (…) rencontrés à Saint-Étienne soulignent ainsi les opportunités qu’offre le contexte de décroissance pour le déploiement de leurs initiatives : la disponibilité de nombreux espaces et leur facilité d’accès économique pour des activités associatives ou artistiques ; un relatif brassage social, ethnique et culturel ; l’attention des pouvoirs publics, limités dans leurs moyens d’agir par la faiblesse des ressources fiscales, et le soutien d’acteurs privés engagés depuis longtemps dans le renouvellement urbain ; l’existence d’interstices faisant l’objet d’un faible contrôle et donc susceptibles d’être investis comme un « terrain de jeu ». Ils évoquent enfin l’« authenticité » et l’« état d’esprit » d’une ville postindustrielle échappant en partie à leurs yeux à la normalisation marchande et accordent une haute valeur symbolique aux traces urbaines héritées de l’histoire ouvrière (Rautenberg et Védrine 2017).»